Le terrible séisme de Lisbonne en 1755
Lisbonne, la capitale du Portugal fut frappée d’une terrible catastrophe naturelle en 1755. La ville de Lisbonne fut en effet détruite dans sa quasi-totalité lors d’un séisme ravageur, suivi d’un tsunami et de nombreux incendies, tuant ainsi près de 30% de la population.
Les quartiers sinistrés furent reconstruits par le Premier ministre Sebastião José de Carvalho e Melo, lui-même étant l’instigateur des enquêtes sur les séismes. Ce dernier a permis de donner naissance à la Lisbonne que nous connaissons actuellement avec des rues à angles droits et des constructions sobres. Le palais royal situé sur les bords du Tage fut détruit et remplacé par la place du Commerce qui est un monument à part entière.
Une catastrophe classée parmi les plus ravageuses
Le 1er novembre 1755 à 9h40 du matin, Lisbonne connut l’un des plus grands séismes jamais vus sur terre. Un tsunami et de nombreux incendies meurtriers suivirent les trois violentes secousses telluriques et détruisirent la ville en entier. Cette catastrophe a causé la mort de 30% de la population soit entre 50.000 et 70.000 morts. Nombreux furent ceux qui périrent dans l’effondrement des églises, cathédrales et édifices religieux où ils s’étaient regroupés à l’occasion de l’office de la Toussaint. Le tremblement de terre était tellement violent qu’il fut ressenti dans l’ensemble de l’Europe. Sa puissance serait telle qu’il aurait même entraîné des oscillations jusque dans les lacs suisses et lochs écossais.
Les sismologues ont tenté d’en comprendre la raison et d’estimer la magnitude du séisme dans un contexte géologique. Une étude paléosismologique affirme que le temps de récurrence d’un séisme de cette envergure est de 1500 à 2000 ans. Il n’a pas été enregistré grâce à des sismographes et son épicentre a été calculé de façon indirecte. Les résultats sont assez vagues, mais nous savons que cette catastrophe a commencé dans l’océan Atlantique à près de 200 km au sud-ouest du cap Saint-Vincent.
Sciences, philosophie et théologie
Les tensions politiques au Portugal furent intensifiées par cette catastrophe naturelle. Elle bouleversa considérablement les idéaux et ambitions de l’empire colonial. En effet, cet événement pour le moins imprévu s’est produit au cœur de la période des Lumières du XVIIIe siècle. Cette coïncidence alimenta les conversations et débats des philosophes européens. Ces derniers s’en inspirèrent et développèrent le thème du sublime ou de la théodicée. Pour la première fois, les chercheurs ont tenté de trouver une explication logique et scientifique des tremblements de terre. Le séisme ravageur créa la polémique concernant les mérites de la civilisation urbaine ainsi que la miséricorde divine. Les religieux et hommes de foi dans toute l’Europe ont abordé ce sujet des années durant.
Voltaire y trouva même l’inspiration nécessaire à la création d’un conte célèbre : Candide ou l’Optimisme. Ce conte fait partie des plus grands succès littéraires français. En effet, il a été réédité plus d’une vingtaine de fois du vivant de Voltaire. Dans son histoire, il s’amuse à tourner en dérision les espoirs que le savant chercheur Leibniz plaçait dans la connaissance de la science. Ce dernier croyait dur comme fer qu’il s’agissait de la manière idéale de faire progresser l’humanité. Il tourne également en dérision le clergé qui évoque la soumission à la volonté divine.