Portugal : les eaux troubles du Tage marquent les esprits
Dernièrement, des photos et des vidéos d’un nouveau cas de pollution ont troublé la population du Portugal. Les partis politiques qui sont très souvent en désaccord ont même lié leurs forces pour essayer de préserver le fleuve tage. Ce dernier s’étend sur 1000 km, et au centre du Portugal, le Tage est un fleuve à l’agonie. A la surface, on voit une mousse chimique qui se décompose et empoisonne l’eau. Les fonds du Tage, eux, sont troubles et recouverts de sédiments pollués. En novembre déjà, d’autres vidéos circulaient, on y voyait des milliers de poissons morts.
L’Expresso a sorti un article intitulé « Irresponsabilité environnementale » dans son Hebdo pour relater les faits. Cet article stipule que le Portugal fait actuellement face à une tragédie nationale. Ce n’est pas nouveau, mais les images publiées ont cette fois-ci faient courir un grand bruit au niveau de la population locale.
De quoi s’agit-il vraiment ?
Cette tragédie a été provoquée par une mousse chimique atteignant un mètre de hauteur par rapport au niveau du fleuve Tage, dans les alentours d’Abrantes, une région située dans le centre du pays. Selon une enquête menée par l’Agence portugaise de l’environnement, la société produisant la pâte de papier Celtejo, Navigator et Paper Prime serait le principal responsable de ce drame à 90%.
Lundi dernier, le ministère de l’Environnement n’a pas manqué de prendre des mesures pour limiter les dégâts. Effectivement, il a imposé à la société en cause de réduire à moitié son volume de rejets habituel de déchets dans le Tage pendant un mois entier. Cette décision a été revendiquée par de nombreuses personnes.
Cependant, Paulo Barradas, un représentant de l’Expresso est catégorique sur le sujet : les sociétés en cause ne sont pas les seules fautives dans l’histoire. Effectivement, il rejette également la faute sur l’État et son manque de maîtrise dans la gérance de ses ressources naturelles.
Un problème de longue date
Un pêcheur du coin se plaint en affirmant qu’ils sont en train de tuer le fleuve. À cause de la pollution, il ne peut plus exercer son activité et continuer son mode d’approvisionnement comme auparavant. Il tient un restaurant, mais ce dernier est désormais obligé d’acheter des poissons venant de France.
D’après le journal portugais « Observador », ce drame n’est pas du tout une surprise. Il souligne également qu’il serait impossible de faire justice en attaquant les sociétés à l’origine de la pollution en justice puisque la législation portugaise sollicite les plaignants de fournir des prélèvements d’eau pollué fréquents sur le long terme.
Elle accepte également de suspendre le procès en cas de recours et cela permettrait aux sociétés de continuer à polluer le fleuve jusqu’à ce que les procédures soient bien achevées.
Público a aussi dédié quelques pages pour parler de cette tragédie. Son premier titre « Douze mille mètres cubes », qui indique l’énorme quantité de déchets retirés du fleuve Moribond annonce que l’État ne peut rien faire mis à part la transformation radicale de la politique environnementale. Son second titre « Peut-on parler de fermer Celtejo » affirme que tous les efforts du gouvernement ne servent à rien si les sociétés à l’origine de ce drame ne sont pas arrêtées.